jean
Je peins depuis l'âge de 9 ans. Naturellement, l'étude de la musique classique pendant des années a influencé mon expression picturale. La mélancolie, l'harmonie, le contrepoint, les rythmes retrouvent toute leur valeur dans les compositions plastiques.
J'ai aussi appris que, de même qu'on ne peut faire un récital de piano en tapotant avec deux doigts, il est inconvenant de montrer des toiles avant d'avoir acquis pendant des milliers d'heures une solide technique de dessinateur et de peintre.
...Abstraction et figuration ne sont jamais séparées. Je ne peux rien peindre sans avoir préalablement observé, étudié, et surtout aimé passionnément la nature.
Le mot artistique est un non-sens. Seul un dieu peut créer. Par contre, l'expression possède en français plusieurs sens. J'aime les prendre tous en compte, et les mettre en pratique dans mon travail de chaque jour.
Est-il permis au peintre, témoin de son époque, d'ébaucher une tentative d'exorcisme ?
     
jeune ...Je suis un post-impressionniste, un disciple de l'école de Rouen, c'est-à-dire que pour moi la sensation prime sur la représentation,,,  
   
. . .Je ne fais pas de pensum, je fais le mieux possible, c'est primordial. Un thème, c'est long à préparer. Le reste du temps, je vis ma vie de peintre : je vois de jolies fleurs, j'ai envie de les peindre. Je suis très anticonformiste. La richesse d'un artiste, c'est d'être divers. La fameuse unité, c'est souvent l'exploitation d'un truc : je m'y refuse. Du fait de la diversité de mon œuvre, il y a des choses qu'on aime et des choses qu'on n'aime pas. C'est comme le musicien qui écrit pour le piano et qui cherche de temps en temps à écrire une symphonie :il ne peut en faire tout le temps.
Une toile achevée, c'est une pomme qui tombe du pommier. Mais la revoir me rappelle des choses. Toutefois, si une toile a six ou dix ans, ce n'est plus le même peintre qui la reçoit. C'est le même phénomène que revoir les lieux de son enfance : les souvenirs sont très différents de la réalité.
des fleurs, c'est un peu ma manière quotidienne, ma détente..
La peinture doit être méditée. Je consacre la moitié de mon temps à des recherches.
Un tableau, c'est fait pour se retrouver tout seul et raconter celui qui créé. Vous savez, il faut se méfier de toute cette littérature que l'on met autour des peintres. En fin de compte, nous fabriquons des objets autonomes, c'est tout.
     
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